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Albanais 1900 – Nos villages (Saint-Félix, églises et clochers)

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Nos villages

SAINT-FÉLIX

patrie de Félix-Philibert Dupanloup

Les habitants de Saint-Félix ont également beaucoup émigré. Une trentaine d’entre eux travaillent à Paris, Lyon ou Genève dans les années 1910. Le village compte alors 849 habitants.

Sa population a atteint son maximum vers le milieu du XIXe siècle avec 952 habitants vers1858.

L’essentiel de l’activité est fourni par l’agriculture dont certains habitants ont su valoriser la production en créant deux importantes fruitières.

D’autres ont su donner de l’importance au commerce à l’image de Victor Lansard, grand marchand de bestiaux ou de Louis Picon et Maurice Mermet, spécialisés dans la vente en gros des œufs, du beurre, du fromage.

Il faut dire que le village profite des progrès enregistrés dans le domaine des communications : il est desservi par les gares d’Albens et de Bloye, toutes deux à trois kilomètres, par un réseau de chemins vicinaux remis à neuf grâce à un emprunt réalisé en 1883. Depuis août 1900, Saint-Félix est relié télégraphiquement et téléphoniquement au reste du pays.

Le village a connu bien d’autres modernisations avec la construction d’un groupe scolaire mixte pour quatre classes et surtout avec le transfert du cimetière, situé jusqu’en 1900 autour de l’église, vers un terrain plus éloigné du village le long de la route de Rumilly.

ÉGLISES ET CLOCHERS

Tout au long du XIXe siècle, dans l’Albanais comme en Savoie, nombreuses sont les églises qui doivent être reconstruites.

Il faut dire qu’au sortir de la période révolutionnaire beaucoup de ces monuments tombent en ruine ou se trouvent dans un état de délabrement avancé.

Telle l’église Saint-Pierre à Mognard qui nous est décrite en 1805 sans clocher (il a été abattu en l’an II) et nécessite de ce fait d’importants travaux de couverture sur le chœur ; à Saint-Ours, Albens, Saint-Félix, les églises sont dans le même état.

La Restauration sarde verra débuter une intense période de rénovation des édifices qui se traduira par la construction de l’église de Saint-Germain en 1833, de l’église de Cessens cinq ans plus tard et par d’importants travaux de réfection un peu partout.

Mais c’est entre 1860 environ et 1890, durant les trente ans qui suivent l’annexion, que l’Albanais devient un véritable chantier avec l’édification successive des actuelles églises de Saint-Félix, Epersy, Albens, Saint-Ours, puis de Mognard et La Biolle dont l’église est restaurée entre 1886 et 1888.

Par décret impérial du 15 janvier 1866, la construction d’une nouvelle église à Albens est déclarée d’utilité publique. Le décret précise le montant « des dépenses d’acquisition et de construction évaluées à soixante dix sept mille cinq cent six francs ». Aux fonds votés par les communes d’Albens et d’Ansigny vient s’ajouter une subvention de l’État. Autour du choix du terrain on vit alors se développer une importante controverse jusqu’au moment où l’on parvint enfin à se décider pour le pré Langard.

Félix Canet, le maire, fit alors appel à l’architecte Fivel et à l’entrepreneur Blondin d’Aix-les-Bains pour réaliser un édifice à trois nefs de six travées.

La Biolle - Devant l'église
La Biolle – Devant l’église

D’autres municipalités s’attachent les services de l’architecte Revel qui réalise dans le style gothique l’église d’Épersy en 1866 puis celle de Mognard à partir de 1881. Nombre de ces églises sont flanquées d’un clocher haut avec un toit à quatre pans, souvent recoupé à la base des angles. Une haute flèche d’ardoises grises à six ou huit pans le surmonte.

Visible de loin, s’accommodant bien avec les larges horizons de l’Albanais, ce type de clocher donne une unité de style aux églises d’Albens, La Biolle, Saint-Girod, Grésy-sur-Aix, Mognard ou Épersy.

Seule l’église de Saint-Félix, avec son clocher à bulbe coupé à la base et surmonté par un fin campanile, tranche sur cet ensemble.

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