Le samedi 21 septembre 2024, Kronos vous propose deux animations :
Hameau et marais de Braille
Balade d’une durée de 2h, commentée par René Canet pour la partie histoire locale et par Marius Bonhomme pour la faune et la flore. Départ à 14h du parking de Braille
Prévoir chaussures adaptées à la météo du moment et se munir de jumelles. Inscription conseillée contact@kronos-albanais.org
Espace Patrimoine
Entre 14h et 18h, visite commentée des collections locales, du passé préhistorique à la vie paysanne et industrielle du siècle dernier, en passant par le passé romain.
Présentation du livre « Couronnement de la Rosière à Albens – Une tradition unique en Savoie, Évolution de la condition féminine (1922-2022) » à l’occasion de sa publication.
Samedi 20 septembre en fin d’après-midi, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées pour assister à l’inauguration et à la bénédiction de la croix de Braille nouvellement restaurée. Claire Benhamel prit d’abord la parole pour présenter l’équipe à l’origine de cette belle réalisation et signaler la présence des élus, Jean-François Braissand, maire d’Entrelacs, et Claire Cochet, maire déléguée d’Albens.
Ce fut ensuite au tour de René Canet de faire avec humour l’historique de cette restauration, mais aussi de souligner le rôle déterminant des habitants de Braille dans cette aventure de préservation du petit patrimoine local et religieux, dont la présence à côté du bassin remonte à 1901. Avant de bénir la croix, le père François Jaeger rappela l’importance des croix dans notre environnement local, placées aux carrefours comme sur les sommets, « pour marcher sur le chemin dans l’espérance ».
Après avoir remis aux artisans, chevilles ouvrières de ce projet, un colis de remerciement, et souligné le bel ouvrage façonné par François Delorme, ébéniste à la retraite, la soirée s’est terminée autour d’un apéritif offert par la municipalité, suivi d’un repas partagé. Une bien belle soirée. Merci à Bernard Goddard et Bernard Fleuret pour les clichés.
Ce samedi 23 septembre à 17h30, la croix de Braille, récemment restaurée, sera inaugurée en présence des habitants, et recevra a bénédiction du Père Jaeger.
Ce dimanche 30 juillet, l’équipe de la société d’histoire locale avait installé un panneau explicatif à Braille, là où existait autrefois une digue médiévale. Car au programme de la ronde des fours cette année, il y avait l’étang de Braille, une création des comtes de Savoie du XIVème siècle.
Grâce à des photographies réalisées à l’aide d’un drone, il était possible de montrer l’étendue de cet étang, réserve de poissons pour l’approvisionnement de la cour comtale à Chambéry. Les randonneurs ont aussi pu découvrir les restes de la digue du Moyen Âge, en grande partie détruite avant 1866 lors de la construction de la voie ferrée. Les nombreux marcheurs ont pris le temps de s’arrêter pour suivre les explications de l’équipe, ravis de replonger ainsi dans un lointain passé. Tous nous ont donné rendez-vous l’an prochain.
Merci Annie pour les clichés et Bernard G. pour la retouche.
Ce mercredi matin, nous avions rendez-vous sur le parking de Braille pour une sortie intergénérationnelle. Avec le CCAS d’Entrelacs et le Service Enfance jeunesse, Kronos prêtait son concours pour une découverte historique du moulin, du lavoir de Crosagny et de la mare pédagogique.
À l’heure convenue, les enfants accompagnés par Nadège Liaboeuf (Directrice Enfance) rencontraient les séniors informés de l’animation par Elodie Bilesimo-Buffard du service Lien social et les élues, Claire Cochet Maire déléguée d’Albens et Pascale Rousseau adjointe au Maire (Lien social). Un « rallye photos nature » ouvrait la sortie en direction du moulin. Chaque enfant faisait équipe avec une ou un sénior pour identifier plantes et insectes figurés sur la fiche du rallye. Tout au long du chemin jusqu’à la mare pédagogique, Marius Bonhomme a fait repérer et identifier grenouille, libellule et bouillon blanc et bien d’autres merveilles de la nature.
Au moulin, J-L Hebrard et R. George prenaient le relai pour animer la visite à partir d’un quiz sur le moulin de Crosagny.
Moulin, battoir à trèfles et lavoir ont fait l’objet d’échanges entre les enfants et les anciens. On a évoqué les lessives d’autrefois autour du lavoir puis à partir d’une lessiveuse trouvée par Pascale Rousseau.
Après la dégustation d’une limonade et de gâteaux gracieusement offerts par la commune, la visite allait se clôturer par une séance dessins et une interprétation de « Meunier tu dors ». Une bien belle expérience qui a bénéficié d’un temps tout à fait correct.
Vers 8h30 toute l’équipe de Kronos était en place autour de René Canet pour installer à l’entrée du bassin de Braille un panneau consacré au thème de l’eau.
Nous avions choisi de l’intituler « Quand l’eau courante n’arrivait pas directement aux robinets des habitations ». Pour illustrer le thème, des séances de repérage photographique avaient été réalisées les jours précédents par Bernard G., Robert, Jean-Louis et bien sûr René. Nous en avons tiré quelques clichés illustrant notre affichage, racontant comment et où il fallait aller chercher l’eau, au puits, à la fontaine (privée ou publique) et au bassin et lavoir.
Enfin, une dernière partie était consacrée à la lessive. Un ancien cliché tiré des archives Kronos montrait un lavoir avec la lessive prête au rinçage ; sur une idée d’Annie, les marcheurs de la ronde des fours ont été mis à contribution pour nous aider à localiser ce cliché ancien (probablement à Lépau).
Dès 9h, les marcheurs sont arrivés et sans interruption Annie, Denis B., Bernard G., Robert, René, Gérard, Jean-Louis se sont relayés pour faire des commentaires et répondre aux questions. Dans le même temps nous en avons profité pour distribuer des flyers pour les Journées du patrimoine le samedi 17 septembre (Du Bornio au Paradis).
La presse est venue couvrir notre présence à la ronde des fours avec le passage de l’Hebdo et du Dauphiné (merci à Jacques Thomé pour l’intérêt qu’il porte à notre association).
Nous avons aussi reçu la visite de l’équipe de « La place du village », qui a fait un court reportage et interview de René et Jean-Louis. Au total, beaucoup de contacts ont été pris durant cette matinée qui s’est achevée par un repas au bassin avec plateaux repas offerts par l’organisation de la Ronde des Fours (un grand merci). En fin de circuit, passage de Marius Bonhomme et Bernard Fleuret qui font quelques beaux clichés.
Les quelques clichés d’illustration peuvent être complétés par tous ceux que vous voudrez bien nous envoyer.
Le 31 juillet 2022, vous pourrez retrouver Kronos lors de la 16ème ronde des fours à Albens.
Nous serons juste après le four de Braille, au niveau du bassin.
N’hésitez pas à venir discuter patrimoine local avec nous !
L’association Kronos est actuellement en partenariat avec la Fondation du Patrimoine. À ce titre, Kronos est chargée de collecter les dons sous forme de chèques libellés à l’ordre de « Fondation du Patrimoine, Four de Braille à Entrelacs ».
Plus d’informations sur le site de la Fondation du Patrimoine, sur lequel vous pouvez directement faire un don donnant droit à une réduction d’impôts, et dans la brochure ci-dessous.
Après la Grande Guerre, la tuilerie Poncini va poursuivre une progression économique amorcée quarante plus tôt lorsque Joseph Poncini, venu du Tessin, s’installe à Braille près d’Albens. Lorsqu’il décède en 1918, ses fils reprennent le flambeau et vont adapter l’entreprise aux conditions nouvelles des années 20.
À Braille, l’usine exploite une grande poche d’argile à côté de laquelle furent implantés avant la guerre les fours, séchoirs et ateliers mécaniques de type Montchanin. Deux grandes cheminées signalent désormais la tuilerie à des kilomètres à la ronde. Elles figurent en bonne place sur les photographies et cartes postales éditées à l’époque.
La proximité de la gare d’Albens est un atout pour assurer la livraison d’importantes quantités de briques et de tuiles en direction des départements voisins ou plus éloignés. Une partie des cinq millions de produits sortant chaque année de la tuilerie est acheminée vers la gare par une locomotive routière. Pour maintenir sa progression, l’entreprise innove. Dès 1918, elle met au point un système de brique creuse à propos duquel la revue « La Céramique » donne les précisions suivantes : « cette brique creuse en forme de prisme triangulaire fabriquée en céramique, ou terre à brique, sert à construire en ciment armé des planchers-plafonds, des murs, et à édifier, au besoin, une maison entière ».
Dès 1920, l’entreprise est régulièrement présente dans les allées de la foire de Chambéry où l’on remarque son stand devant lequel, précise le journaliste du Petit Dauphinois, « nous trouvons une affluence considérable de visiteurs s’intéressant à la très belle et très complète exposition de tuiles de tous modèles et pour toutes toitures ». L’année suivante, le même journal se fait l’écho du succès de cette vieille Maison savoyarde « qui s’est signalée depuis peu à l’attention de la grande industrie du bâtiment par sa fabrication de premier ordre ».
L’entreprise aurait pu être lourdement affectée en août 1923 par le terrible incendie qui détruisit complètement l’immense séchoir et les 65 000 tuiles qui y étaient entreposées. Heureusement, comme le relate la presse locale : « la sirène de l’usine donna aussitôt l’alarme. Les pompiers d’Albens, Saint-Félix, Bloye et Saint-Girod se transportèrent immédiatement sur les lieux et avec le concours de la population purent préserver les machines de grande valeur qui se trouvent dans le même bâtiment ». L’incendie maîtrisé, le redémarrage se fit assez rapidement, « tous les bâtiments annexes à l’usine n’ayant pas été détériorés ». L’année suivante, les anciens séchoirs en bois furent remplacés par un séchoir à vapeur, plus performant et plus sécurisé. Après cet « accident industriel », la presse s’intéresse au devenir des ouvriers pour lesquels « on espère que le chômage sera de courte durée ».
La tuilerie au même titre que l’industrie fromagère de Saint-Félix est alors un gros employeur. Dans un article de 1926, on apprend qu’elle « occupe 40 ouvriers dont 13 italiens ». Après la Grande Guerre, la France démographiquement affaiblie fait appel à l’immigration pour compenser le manque de main-d’œuvre. En Savoie et Haute-Savoie, les italiens prennent la première place. En 1921, un traité franco-italien avait prévu que les mêmes avantages sociaux soient accordés tant aux travailleurs français qu’italiens. Toutefois ces derniers se montraient malgré tout moins exigeants.
Mais en 1926 à la tuilerie, des raisons monétaires viennent bouleverser ce fragile accord. Mussolini, au pouvoir en Italie, mène une politique de forte réévaluation de la lire. Par rapport à la monnaie italienne, le franc se déprécie. Les ouvriers italiens, payés en francs, perdent au change lorsqu’ils envoient au pays une aide à la famille. Ils vont se mettre en grève pour être payés en lires. Le 2 mai 1926, un court texte du Journal du Commerce relate ainsi la conclusion du conflit : « les 13 ouvriers italiens faisant partie du personnel de la Maison Poncini ont bien demandé à être payés en lires, mais cette manière de voir a été refusée par la Maison, qui a toujours payé ses ouvriers en francs français, même quand la lire oscillait entre 60 et 70. Vu l’augmentation du coût de la vie, la Direction a consenti au relèvement des salaires, et, après entente avec son personnel, le travail a repris aussitôt ». Le Petit Dauphinois rapporte la même information que le journal de Rumilly. Tel n’est pas le cas de l’Humanité qui laisse entendre que tout n’a pas été aussi facile en précisant que « la direction se borna à leur accorder une augmentation de 0,10fr, portant le salaire horaire à 1fr80. Les grévistes, ayant accepté, rentrèrent le lendemain, sauf un, qui fut renvoyé ». Avec cette « grève d’Albens », on voit comment dans les années20, des décisions monétaires extérieures pouvaient déjà perturber la marche d’une entreprise locale.
La tuilerie allait par la suite devoir affronter la crise économique et sociale des années30. Toutefois, c’est la géologie qui devait la confronter à une difficulté majeure. La belle poche d’argile de Braille s’épuisant, il fallut chercher dans les environs un matériau de qualité équivalente. Hélas, les essais ne furent pas très concluants, ouvrant une période plus difficile qui allait conduire vingt ans plus tard à la disparition de l’entreprise.
Aujourd’hui, l’Espace patrimoine à Albens présente une belle collection des produits de la tuilerie. Le revue Kronos propose un article sur son histoire.
Les marcheurs de la ronde des fours d’Albens, le dimanche 30 juillet, furent nombreux à s’intéresser au stand de Kronos au bassin de Braille. Ils purent faire connaissance des revues, des livres et des flyers que leur distribuaient les membres de l’association annonçant le « parcours découverte » des vestiges d’Albinum (Albens dans l’antiquité) proposé dans le cadre des journées européennes du patrimoine les 16 et 17 septembre 2017.
À côté du stand de Kronos, toujours sous le bassin de Braille, se dressaient des moules flanqués de leurs fourches en bois en cours de fabrication. C’est ainsi que la plupart des marcheurs apprenaient l’existence de l’entreprise Édouard Verguin de Saint-Félix qui façonna des fourches en frêne jusqu’en 1949. Il fit son apprentissage chez Jean-Pierre Conversy de Saint-Girod qui lui aussi en fabriquait (voir revue Kronos n°1 article Maryse Portier). Sa formation terminée, il prit la succession de son père qui dans la foulée arrêta sa fabrication de râteaux en bois.
Il choisissait lui-même ses frênes sur pied. Une fois abattus, ils étaient découpés à la battante (scie) puis séchés, de la découpe naissait une planche d’environ 2,50 m de long sur 6 cm de large et 3 cm d’épaisseur. Deux coups de scie à une extrémité de 70cm donnaient naissance aux dents de la fourche. Le futur outil se dessinait déjà. La fourche était placée ensuite sur un moule équipé de 4 coins mobiles qui façonnaient la courbure du manche et des dents ainsi que leur écartement grâce à la souplesse que la vapeur et l’eau bouillante procuraient au bois. Les coins étaient poussés à l’aide d’un maillet, à la demande. Parvenu à sa forme définitive en état brut, cette fourche était retirée de son moule, on l’affinait à l’aide d’un « kté paryeu » (une plane) et une râpe à bois.
Édouard Verguin développa son entreprise. 6 à 7 employés fabriquaient ces fourches vendues non seulement dans les petites fermes de l’Albanais et les environs, mais même jusque dans le midi de la France où il effectuait des livraisons avec son camion. Cette entreprise, très connue à l’époque, s’arrêta brutalement le 30 novembre 1949. Une chaudière à gaz de bois explosa. Édouard Verguin, grièvement blessé, décéda 3 jours plus tard. Cet évènement tragique ne doit pas faire oublier que cet atelier a duré de nombreuses années et représentait un travail essentiel à l’activité paysanne de l’époque.
Ce fût, pour bon nombre de randonneurs, l’occasion de replonger dans leur enfance ou leur jeunesse passée dans la ferme des grands-parents ou des parents où les foins étaient tous fait à la fourche. Chemin faisant, ils remuèrent à la fourche leurs souvenirs des fenaisons d’antan.
Merci à Ninette, André, Christiane les enfants d’Édouard Verguin et à Bertrand son petit-fils de nous avoir rappelé ou fait connaître ce bel ouvrage artisanal.